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Le Vieux Château

On attribue les débuts de la construction du château à Marguerite de Fontenay, en  1364. Une grande partie a résisté à l’épreuve du temps. Les restes actuels témoignent d’ailleurs d’une construction de styles différents échelonnée sur plusieurs siècles.

« on reconnaît (…) le style du XIV e siècle dans le donjon carré percé de fenêtres vers le sommet seulement et tout hérissé d’assomoirs ; les machicouts qui couronnent les élégantes tourelles des deux extrémités de la façade Est désignent infailliblement la même époque » disait l'abbé Millet.

Le village s'étire actuellement autour de la route D 977 et en fonction de la position de l'église et du château, il n'en a pas toujours été ainsi. Le château est constitué d'un bâtiment qui était à l'origine de forme rectangulaire et mesurait 35 m de long et 8 m de large. D'après Millet " l'ancienne église était, selon toute apparence, près du château et s'élevait à l'emplacement qu'occupe encore une ancienne chapelle. L'église actuelle a été bâtie en 1590". 

Les pieds du château baignent à l'endroit où la Nièvre prend sa source, même si la question reste polémique puisque trois communes s’en disputent le titre. L’abbé Millet dira à ce propos: « Arzembouy et Saint Benin des Bois n’ont que de « fausses Nièvres » et ne sont que les affluents de la Nièvre ». Objectivement, si l’on considère que la source d’une rivière est le point le plus éloigné en amont de son dernier confluent ( La Loire, à 48 km ), la vraie source est celle qui jaillit au lavoir de Bourras la Grange alimentant l’étang du même nom et dont le cours sert de limite à la commune. La source du château, peut être plus généreuse, mais surtout plus « noble » a longtemps été considérée comme légitime par les habitants de la contrée.

L'architecture du château témoigne de sa construction progressive, marquée par autant d’épisodes que d’époques et d’occupants différents.

 

Fin XIVe siècle : Marguerite de Fontenay 

Champlemy passe aux mains de Marguerite de Fontenay en 1364. Elle entame la construction du château en 1394, en pleine féodalité, au temps des châteaux forts imposants ce qui explique l'architecture typique de la façade Est : la grosse tour carrée, rappelle le donjon dans laquelle se trouvait la chapelle, flanquée de deux tours d'angles rondes. Cette tour carrée conserve une archère, mais la porte d’entrée est postérieure, tout comme la façade à pignon du sud avec les encadrements de fenêtres moulurés. En arrière de cette tour carrée se distingue l’une des deux tours d’angle rondes entre lesquelles s’élèvent les restes d’une tour massive, sans doute le donjon primitif.

Ouest du château de Champlemy
Est du château de Champlemy

On retrouve l'écusson représentant les armes de la famille De la Rivière « De sable à la bande d’argent » cellé sous une fenêtre, de la façade ouest du vieux château, parmi d'autres qui furent mutilés. On peut y voir les armes de la famille.

Les De la Rivière :

Les membres de la famille des De La Rivière ont présidé durant plusieurs siècles à l'avènement et aux destinées de Champlemy.

Avec le mariage, en 1402, de Philiberte de Champlemy avec Bureau de la Rivière, premier Chambellan de Charles V puis de Charles VI, va réellement  débuter l'avénement des seigneurs de Champlemy. Les descendants tiennent le fief jusqu’au XVIII e siècleOn connaît maintenant relativement bien son histoire et il devient donc possible de dresser une généalogie relativement complète des seigneurs de Champlemy.

A noter ! L'un des membres de cette famille eût quelques démêlées avec un personnage important de l'histoire de France : le comte de Bussy -Rabutin ( 1618-1693 ), écrivain et homme de guerre français célèbre pour sa réputation de libertin et pour ses propos sur les amours du roi, qui lui valurent la disgrâce et l'exil de la cour du roi en son château de Bussy Rabutin (21). Il est également connu à travers son abondante correspondance avec sa cousine, Madame de Sévigné. Un arrêté notable de la cour du Parlement de Paris, le 13 juin 1684, mentionne le mariage secret entre la Marquise de Coligny, sa fille, et le "sieur de la Rivière", que le comte condamne. D'autres arrêtés mentionnent aussi les discordes entre les deux familles, l'abbé Millet écrira également que Bussy-Rabutin aurait séjourné à Champlemy et à Thouez. 

Il s'agit donc d'une famille au rôle décisif au sein de la commune, ils ont d'ailleurs agrémenté, eux aussi, la construction du château de leur touche personnelle : ainsi la partie Ouest leur serait imputable et daterait du XVI e siècle.

Deux chapelles sont bénies par l’évêque de Nevers Arnaud Sorbin : « L’une à l’intérieur du château, l’autre à l’extérieur mais en dedans des murs d’enceinte, dédiée à St Hyacinthe. » ( Voir la page sur l'église Saint Maurice )

A l’intérieur du château, on trouve un escalier monumental ( vers le XVI e siècle ) permettant d’accéder aux appartements supérieurs où une cheminée de style renaissance ( XVIe siècle ) au vaste et haut manteau d'une grande sobriété est surmontée d’une fresque qui mériterait une restauration. Le large escalier en pierre blonde est placé sous une voûte en berceau et est bordé, à hauteur d'appui, de simples moulures formant des rampes. Il conduit à une baie cintrée.

Bibliographie / Sitographie :

Jean-Claude Orville, En Nivernais, Un regard particulier sur notre petit bourg : Champlemy

Le Patrimoine des Communes de la Nièvre, édité par Flohic, Paris, 1999

 

Hervé Mouillebouche, "Les Châteaux forts de Bourgogne" [En Ligne], http://193.52.240.114/gorria/QooQ4D/chateaux.html?tous

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