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L'église Saint Maurice

Cette église de style gothique placée sous le vocable de saint Maurice d'Agaune fut bâtie grâce à la générosité du comte François de la Rivière entre 1590 et 1595. Elle est consacrée le jour de la fête patronale de saint Maurice, le 22 septembre 1595 par l'évêque de Nevers Arnaud Sorbin, remplaçant Jacques Amyot, l'évêque d'Auxerre dont dépendait la commune, qui ne put faire le déplacement ( décédé ou trop âgé ? ). L’ancienne église, de style roman, détruite par le feu, se trouvait certainement près du château sur un emplacement occupé par une ancienne chapelle. L'évêque bénit par la même occasion deux chapelles du château, l'une bâtie à l'intérieur de celui-ci et l'autre, à l'intérieur du mur d'enceinte de la ville et dédiée à saint Hyacinthe.

L'édifice, orienté, possède un plan rectangulaire et est composé d'une nef unique plafonnée qui débouche sur un choeur au chevet plat, surmonté d'une flèche centrale en ardoise. Une des pierres du clocher est ornée d'un cadran solaire. La cloche, datée de 1633, porte une inscription, des figures de saints et deux écussons : celui de la la famille De La Rivière et l'autre des de Veilhan. 

L'entrée principale, située sur la façade occidentale, est abritée par un "caquetoire", un porche couvert en forme d'auvent qui donne sur une porte en anse de panier bordée de moulures et surmontée d'une niche vide de même forme et, au dessus du toit de l'auvent, d'une fenêtre gothique obstruée. A la droite de la porte, on trouve une plaque de fondation en pierre d'une dimension de 30x40 cm. Elle porte une inscription en capitales romaines dont certaines lignes ont été martelées lors de la Révolution. On peut y lire la date du début de la construction de l'église, 1590, ainsi que la mention des noms du comte François II de La Rivière, seigneur de Champlemy et de la comtesse, Anne de Veilhan.

Le côté Nord de l'édifice est parcouru de contre-forts saillants à la nef et au choeur, flanqué d'une tourelle renfermant l'escalier montant au comble. De chaque côté, les murs de la nef et du choeurs sont percés de six fenêtres qui se font écho : on y voit une alternance de fenêtres simples et de baies géminées en arc brisé plus grandes et plus complexes.

Les vitraux qui les ornent sont datés de la fin du  XIXè siècle à la fin du XXè siècle, et représentent des saints, comme saint Maurice qui fait face à Jeanne d'Arc ou encore saint Antoine de Padoue tandis que les deux vitraux présents sur les côtés latéraux du choeur sont consacrés à des épisodes de la vie du Christ. On peut également voir dans la nef l'un d'entre eux représentant l'apparition de la Vierge à sainte Bernadette ou bien encore le curé de Champlemy offrant la paroisse au Seigneur.

Outre les vitraux et quelques statues, l'église contient également deux huiles sur toiles classées aux Monuments Historiques en 1973, réalisées par le peintre Etienne Gobaut au début du XIXè siècle. L'une représente la scène de l'adoration des mages après la naissance du Christ tandis que l'autre présente ce dernier au milieu des enfants :

L'église est dallée de pierres tumulaires du XVII è siècle, dont les inscriptions sont généralement effacées. Ne subsiste que celles de la dalle funéraire de la famille Lambert, datée de 1638 et celles qui recouvrent les tombes de Françoise Tallevard, femme d'Edme Gaudinot, notaire royal, morte en 1635 ; de Claude Gaudinot, mort en 1638 ; de Jeanne Talvard, morte en 1645 et d'Etienne Gaudinot,marchand et bourgeois de Champlemy mort en 1660. La pierre est ornée d'un écusson ovale entouré d'une guirlande de laurier où deux étoiles et un coeur soutenus par un croissant sont distincts.  Il s'agit vraisemblablement des armes des Gaudinot. Cet écusson est surmonté d'ossements et d'une tête de mort.

Pour finir, le choeur est voûté sur croisée d'ogives quadripartites qui ont pour support d'un côté, des colonnes à chapiteaux de style roman. Le chevet est percé des deux fenêtres à remplage flamboyants que nous avons cité, ouvertes sur les côtés tandis qu'une baie de même forme, située au fond a été obstruée.  De part et d'autre de l'autel, on peut voit deux bas reliefs en bois polychrome datés des XVIè-XVIIè siècles représentant les deux apôtres Pierre et Paul.  Le premier porte sur une courte robe bleue un ample manteau rouge drapé tandis que saint Pierre arbore comme attribut traditionnel un trousseau de clefs. Le manteau bleu de saint Paul, ceinturé, laisse apparaître sa longue robe rouge et il maintient de la main gauche une gigantesque épée aussi haute que lui en guise d'attribut. Pierre et Paul, fréquemment associés, sont ici dotés tout deux d'un front dégarni, ainsi que d'un visage barbu et sont vêtus de couleurs identiques. Tout deux portent le livre des apôtres. 

Bibliographie / Sitographie :
http://www.gennievre.net/wiki/index.php/Champlemy_%C3%A9glise
Le Patrimoine des Communes de la Nièvre, édité par Flohic, Paris, 1999

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