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Saint Jean Bosco

Il y a plus de 100 ans, Champlemy compte plus de 1000 habitants. C'est alors une commune active grâce à ses commerces et son artisanat, mais en retrait des chemins de fer. Le presbytère abrite deux prêtres : le curé et son vicaire ( adjoint au curé ).

Champlemy-le champ de foire

  Un cliché nous donne un apperçu de la bourdonnante activité du village lors d'une foire à cette époque ( date exacte de la photo inconnue ) Source : http://www.geneanet.org/

En 1883, l'abbé Yves Nicolas est envoyé par l'évêque de Nevers à Champlemy. Véritable curé "Bâtisseur" très investi auprès de sa communauté de fidèles à Urzy, où il officiait auparavant, il demande dès mai 1888 à l’évêque de Nevers la permission de faire édifier une nouvelle église à Champlemy sous le vocable de St Maurice. Une nouvelle église plus belle et monumentale en vue de remplacer l'ancienne, jugée trop excentrée et qui menaçait ruine car trop humide.

En 1891, il sollicite la princesse de Crouy, propriétaire du château et de ses terres, en vue d’en obtenir un terrain sur lequel l’église sera construite : un accord de principe n’intervient qu’en juillet 1893. En février 1894, la princesse de Crouy écrit à Lelong pour lui faire part de ses inquiétudes : l’atmosphère politique, dit elle, lui paraît peu favorable pour la mener à bien. Le terrain est également retenu initialement par la commune pour en faire un champ de foire.

Le 8 juillet 1894, elle autorise néanmoins « Mr Nicolas et ses successeurs à bâtir une église catholique sur son terrain », compris entre la RN 77 et le parc du château. Le Curé Nicolas présente une esquisse d’une belle bâtisse « où le gothique élancerait les cœurs vers le Ciel ».

On ignore la date exacte à laquelle débutèrent les travaux mais au mois d’octobre le terrain est dégagé. Le curé lance le chantier. Les paroissiens se mobilisent, participent au chantier aidant les entreprises de terrassement, de maçonnerie et de charpente. Les paysans avec leur attelages exécuteront d’innombrables aller retour aux gares d’Arzembouy et de Corvol d’Embernard pour approvisionner le chantier car les blocs de roches blanches utilisés viennent de Champagne.

Le chantier avance et les charpentiers couvreurs terminent la toiture de la nef quand des rumeurs courent. « On a volé le Curé. Le curé s’est fait voler. On ne pourra plus payer les ouvriers. » Hélas la certitude confirme la rumeur. Le brave curé très affligé, tourmenté à l’extrême perd la tête. Hospitalisé, il décède le 23 avril 1897.

Dès son arrivée à la cure de Champlemy, l’abbé Champon découvre une situation désastreuse, puis c’est un long silence. Les différents curés qui se sont succédés ne mentionnent jamais ce chantier dans leurs rapports à l’évêché jusqu’en 1940, où l'on retrouve enfin une mention de l’abbé Pinot.

L’abbé Simon, nommé curé de Champlemy en 1942 reprend enfin la suite de l’entreprise. A la quarantaine, il avait la volonté d’ouvrir une école avec des cours post scolaires agricoles et avait jeté son dévolu sur l’édifice de Champlemy qui ressemblait alors à une église non terminée ne possédant que sa nef. Les deux bras du transept, tronqués et dépourvus de toiture, laissaient alors apparaître une frondaison d’arbres et de taillis. Il se fait aider financièrement par la propriétaire du terrain, la vicomtesse René de Chevigné qui approuve l’entreprise.

Un architecte retraité de Champlemy, Monsieur Bonte, prêtera son expérience afin de réaliser des plans d’aménagement.

Les deux bras du transept sont ainsi toiturées en ardoise naturelle.

Ici une vue en plongée nous permet de mieux apprécier l'élévation du bâtiment.

source : http://www.geneanet.org/


A la rentrée scolaire 1950-1951 la vingtaine d’élèves dispose d’une vaste salle de classe, d’un oratoire et à l’étage d’un vaste dortoir avec deux petites chambres. Le curé de Champlemy devenu fondateur directeur enseignant ne s’arrêta pas en si bon chemin. Bientôt, la nef abritera une grande salle de théâtre, une salle de cours et des chambres à l’étage, ce qui explique que les ouvertures « pour vitraux » hautes, étroites, éclaireront à la fois le rez de chaussée et l’étage.

Une niche qui abritait une statuette de saint Jean Bosco au dessus de la porte d'entrée ogivale faisait dire aux promeneurs et aux habitants : la première école agricole du Département de la Nièvre est née ici en 1960.

 

Pourquoi l'appellation St Jean Bosco ou Dom Bosco ?

 

L’abbé Simon était passionné par la vie de Jean Bosco, un prêtre italien ( 1815-1888 ) qui s’était occupé des jeunes de la région de Turin. Il décide donc de placer « son école » sous le vocable de saint Jean Bosco venu à Paris en 1885, mais jamais à Champlemy. Petite anecdote : la future Madame la vicomtesse de Chevigné née princesse de Crouy se souvenait de sa venue à Paris.

En 1966, le Conseil d’administration de l’école Saint Jean Bosco constatant son développement et l’impossibilité de l’agrandir, décidait de transférer l’établissement à Trinay Marcy, puis en 1995, un second transfert s’effectuera pour les mêmes raisons en ZA route de Clamecy à Varzy.

 

L’église, qui ne fut jamais église, continue de susciter des interrogations et des curiosités.

Elle est aujourd'hui complètement réaménagée en salle des fêtes par le village :

Bibliographie / Sitographie :

Jean-Claude Orville, En Nivernais, Un regard particulier sur notre petit bourg : Champlemy

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